Poète, mais aussi essayiste, Élie-Charles Flamand est né à Lyon le 25 décembre 1928 et mort à Paris le 25 mai 2016.

D’abord spécialisé en sciences naturelles, il est l’élève du grand géologue et paléontologue Jean Viret, se livre à des recherches sur le terrain, à des fouilles, et donne des communications sur des sujets paléontologiques à la Société Linnéenne de Lyon. Il n’a d’ailleurs jamais cessé de s’intéresser à ces sciences.

En 1948, il découvre la poésie moderne, Pierre Reverdy, Paul Éluard, Pierre Jean Jouve, etc. et le surréalisme grâce au livre de Maurice Nadeau, Histoire du Surréalisme. Cet événement bouleverse sa vie, qui prend une nouvelle orientation. Il écrit alors ses premiers poèmes. Après une entrevue avec Paul Éluard à Montpellier, il se rend en 1950 à Paris et rencontre Pierre Seghers qui encourage sa vocation poétique.

En 1952, il se fixe définitivement dans la capitale. Grâce à Pierre Seghers, il  entre en relation avec Jean-Louis Bédouin qui le présente à André Breton dont il devient l’ami. Pendant huit ans, il prendra part à toutes les activités du groupe surréaliste et publiera des textes dans les revues dirigées par André Breton (Médium, Le Surréalisme, même, Bief).

La lecture du Musée des sorciers, mages et alchimistes de Grillot de Givry l’avait depuis longtemps incité à s’intéresser à l’ésotérisme, aussi André Breton et René Alleau lui font-ils connaître le maître alchimiste Eugène Canseliet avec lequel il se lie et par qui il est initié à l’Art d’Hermès non seulement dans sa théorie mais aussi dans sa pratique.

En 1958, il sympathise vivement avec Edouard Jaguer et appartient au groupe Phases.

En 1960, il s’éloigne du surréalisme, ce qui lui vaudra d’être exclu du groupe par une lettre du 11 mai. Il n’en gardera pas moins d’excellents rapports avec André Breton.

Il fréquente les milieux ésotériques, fait partie de diverses sociétés initiatiques, est profondément attaché à André Pieyre de Mandiargues, rencontre des peintres novateurs et donne des préfaces pour les expositions de certains d’entre eux. Il a d’ailleurs lui-même réalisé des œuvres plastiques. Nombreux sont ses ouvrages de poésie; celle-ci est son activité essentielle. Il fut passionné par la recherche du merveilleux dans le surréalisme mais récusa le côté “noir” de celui-ci.

Il a toujours conçu la pratique poétique comme un exercice spirituel, un cheminement vers la Lumière intérieure.

Avec le galeriste Alphonse Chave à Vence, il se penche sur l’Art Brut et fréquente Arman à Nice.

Il s’intéresse aussi à l’art naïf et devient à Paris l’ami du grand spécialiste Anatole Jakovsky.

En 1965, il rencontre brièvement Jack Kerouac lors de séances de recherche à la Bibliothèque nationale où, on le sait, le romancier américain traque avec obsession ses origines bretonnes durant le séjour européen qui précède de peu sa disparition ; Flamand aide le romancier américain, un peu égaré à Paris, à orienter ses travaux. Cette brève rencontre n’en prend pas moins une allure de symbole. L’auteur futur de « La Voie des mots » et celui de « Sur la route » ne poursuivent-ils pas, chacun à sa manière, « une voie » et une quête ?

Élie-Charles Flamand est aussi l’auteur de maints essais sur l’histoire de l’art, l’alchimie, la symbolique, etc. Il les considère comme une extension de son œuvre poétique.

Le premier, il étudia à fond et fit redécouvrir les artistes musicalistes, tels par exemple Louise Janin, ainsi que les peintres symbolistes des salons de la Rose-Croix organisés par Péladan, tels Armand Point, Maurice Chabas, Alexandre Séon, etc.

Depuis 1943, le jazz n’a cessé de l’accompagner. Membre du Hot Club de France, il a connu personnellement quelques-uns des plus grands musiciens noirs : Baby Dodds, Sidney Bechet, Louis Armstrong, Lester Young, Buddy Tate, etc. et entretenu des rapports amicaux avec ceux-ci. Il a autrefois pratiqué la batterie.

Élie-Charles Flamand a donné des poèmes et des articles à de nombreuses publications, notamment Médium, Le Surréalisme, même, Bief, Morphème, Syntaxe, La Nouvelle Revue française, Phases, Front Unique, Connaissance des arts, Lettres et Médecins, La Tour Saint-Jacques, Shi’r (Beyrouth), Les Lettres françaises, Fantasmagie, Réalités Secrètes, Horizons du fantastique, Le Puits de l’Ermite, Le Point d’Etre, Evohé, Le Journal des Poètes, L’autre Monde, Phréatique, L’Initiation, Question de, Artères, Loess, Rose-Croix, Jointure, Soleil des Loups, La Nouvelle Tour de Feu, Le Cri d’Os, La Révolte des Chutes, La Sœur de l’ange, La Tortue-Lièvre, Supérieur Inconnu, Europe,  Recours au poème, etc…

Des articles sur ses œuvres ont paru dans des revues et journaux, signés entre autres par Eugène Canseliet, Jacqueline Hondermarcq, Jacques Arnold , Alain Mercier, Rafaël Delgado, Pascal Pia, Pierre Cabanne, Roger Otahï, Hubert Juin, Francis Lacassin, Robert Amadou, Pierre Esperbé, Guy Malouvier, Gérard Murail, Jean-Pierre Bayard, Jacqueline Kellen, Gérard Durozoi, Hubert Haddad, Jean Chatard, André Lagrange, Jean-José Marchand, Yves-Alain Favre, Armand Olivennes, Edouard Jaguer, Marc Kober, Isabelle Roche, Michel Host, Jean-David Jumeau-Lafond, Gwen Garnier-Duguy, Matthieu Baumier, Julien Starck, Isabelle Lévesque, Dominique Rabourdin etc.

Élie-Charles Flamand est sociétaire de la Société des Gens de Lettres de France.

Il a reçu en 1989 le prix Campion Guillaumet de la Société des Gens de Lettres pour son recueil “Transparences de l’Unique” et en 2011 le prix Delmas de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.

Un film a été réalisé en 2015 à propos d’Élie-Charles Flamand (à voir sur demande).

 

En 2017, un Fonds Élie-Charles Flamand (Archives et Manuscrits) a été constitué à la Bibliothèque de l’Arsenal / Bibliothèque nationale de France.

Eugène Canseliet dans son laboratoire, vers 1960

Ses amis Julien Gracq et Nora Mitrani,
photographiés par lui en 1958

avec Obéline et le poète Edmond Humeau, 1986

à Venise, 1984

avec son épouse, le peintre Obéline Flamand, 1986

à la fontaine de Barenton en forêt de Brocéliande, 1983

Excursion géologique à La Verpillière (Isère), célèbre gisement d’ammonites du Jurassique, 1947

Paul Éluard par Jean Boullet (collection E.-C. F.)

Dans le jardin d’André Breton, Saint-Cirq-Lapopie, 1958

avec André Breton à Saint-Cirq-Lapopie, 1958

devant un menhir gravé de Filitosa (Corse), 1968

vers 1980

avec le sculpteur Gaetano di Martino, vers 1984

ELIE-CHARLES FLAMAND, À PROPOS DE LA POÉSIE, 2016 :

QUELQUES-UNS DES MUSICIENS DE JAZZ QUE J’AI CONNUS :

Louis Armstrong, vers 1955

avec Sidney Bechet, 1949
(signature autographe)

avec Bill Coleman, 1949

avec Buddy Tate, 1985

avec Oliver Jackson, 1986